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'''Haniʾ b. ʿUrwa al-Muradi''' était un chef yéménite de Koufa qui perdit la vie lors de la tentative de prise de pouvoir d'al-Hussain b. ʿAli Talib, à la fin de l'année 60/680. Il accueillit Muslim ibn Aqil lors de la révolte de ce dernier contre les Omeyyades, et fut tué par le gouverneur de Koufa Obayd-Allah ibn Ziyad. Hani' fut enterré près de Dar al-Imara à Koufa. Aujourd'hui, son tombeau est relié à la mosquée de Koufa et se trouve au nord de la tombe de Muslim b. 'Aqil. | '''Haniʾ b. ʿUrwa al-Muradi''' était un chef yéménite de [[Kufa|Koufa]] qui perdit la vie lors de la tentative de prise de pouvoir d'al-[[Hussain ibn Ali|Hussain b. ʿAli Talib]], à la fin de l'année 60/680. Il accueillit Muslim ibn Aqil lors de la révolte de ce dernier contre les Omeyyades, et fut tué par le gouverneur de Koufa Obayd-Allah ibn Ziyad. Hani' fut enterré près de Dar al-Imara à Koufa. Aujourd'hui, son tombeau est relié à la mosquée de Koufa et se trouve au nord de la tombe de Muslim b. 'Aqil. | ||
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Version du 13 juin 2023 à 15:41
Haniʾ b. ʿUrwa al-Muradi était un chef yéménite de Koufa qui perdit la vie lors de la tentative de prise de pouvoir d'al-Hussain b. ʿAli Talib, à la fin de l'année 60/680. Il accueillit Muslim ibn Aqil lors de la révolte de ce dernier contre les Omeyyades, et fut tué par le gouverneur de Koufa Obayd-Allah ibn Ziyad. Hani' fut enterré près de Dar al-Imara à Koufa. Aujourd'hui, son tombeau est relié à la mosquée de Koufa et se trouve au nord de la tombe de Muslim b. 'Aqil.
Statut social
Haniʾ possédait une grande influence parmi les Yéménites de Kufa qui, représentés par les Madhhij. Kinda et Hamdan, formaient un effectif nombreux dans la ville ; une anecdote relatée dans le Kamil d'al-Mubarrad et dans le ʿIqd prouve encore qu'il était avantageux de jouir de ses faveurs. Il avait une connaissance approfondie du Coran, et son nom est mentionné parmi une collection de textes appartenant à la noblesse (al-ashraf al-qurraʾ).
Rôle dans le soulèvement
Le fait auquel Haniʾ doit sa renommée est sa participation aux préparatifs de la révolte d'alHussain. On sait que le ʿAlid, poussé par les chiites de Kufa à s'y rendre et à se placer à la tête de ses partisans, envoya d'abord son cousin Muslim b. ʿAqil pour faire le point de la situation et rallier le soutien de ceux qui sympathisaient avec le mouvement. Ces démarches n'étant pas passées inaperçues, le calife Yazid nomma Obayd-Allah b. Ziad [q.v.] gouverneur de Kufa, avec pour instruction de maîtriser cette situation dangereuse. La maison de Haniʾ, utilisée comme lieu de réunion par les partisans,, fut pratiquement le théâtre d'un attentat contre la vie d'Ibn Ziad lui-même[1]; Muslim vint s'y réfugier, apprenant que le filet se resserrait autour de lui.
Arrestation et martyre
Finalement, Ibn Ziad invita Haniʾ, qui, sous prétexte de maladie, s'était depuis quelque temps absenté de ses réunions, à venir le voir. Haniʾ hésita, mais finit par se laisser convaincre, se fiant à la puissante influence qu'il possédait et ignorant qu'un espion avait découvert le rôle qu'il avait joué dans l'élaboration du plan. Lorsqu'il fut en présence d'Ibn Ziad, celui-ci l'accabla de reproches et l'accusa d'avoir donné asile à Muslim. Haniʾ nia l'accusation, mais l'espion fut convoqué et Haniʾ fut contraint d'admettre qu'il avait accordé sa protection à Muslim ; il tenta néanmoins de s'excuser et, peut-être convaincu que la révolte serait couronnée de succès, se risqua à promettre à Ibn Ziad qu'aucun mal ne lui serait fait (selon al-Masʿudi, il lui conseilla de s'enfuir avec sa famille en Syrie). Au lieu de cela, le gouverneur, qui avait été chargé d'arrêter Muslim, exigea qu'il lui soit remis, mais Haniʾ refusa obstinément, même sous la menace d'être exécuté ; dans sa fureur, Ibn Ziad le frappa au visage avec le bâton qu'il tenait ; ruisselant de sang, Haniʾ tenta en vain d'arracher la lance à l'un des gardes, et fut enfermé dans une aile du château. Lorsque la nouvelle de sa mort se répandit, une foule de Madhhijis en colère se rassembla, mais se dispersa lorsque Ibn Ziad envoya le Qazi Shurayh avec la confirmation que Haniʾ était toujours en vie.
martyre
Finalement, Muslim fut découvert dans sa dernière cachette, emmené au palais et décapité ; Haniʾ fut emmené au marché aux moutons et également mis à mort[2], peut-être plus tard crucifié au lieu dit al-Kunasa[3] La nouvelle de cette double exécution parvint à al-Hussain après son arrivée en Irak. [3]Des vers allégoriques sur Muslim et Haniʾ, attribués à Ibn al-Zabir al-Asadi ou à d'autres poètes, sont répétés dans plusieurs sources. Avec Muslim b. ʿAqil, Haniʾ est devenu un personnage de la taʿziya.[4]
Sources historiques relatant son martyre
Mas'oodi raconte que Bukayr bin Humran Ahmari a tranché la tête de Muslim et l'a jetée par terre, suivie de son corps. Ubaydullah ordonna ensuite que Hani soit emmené sur la place du marché et décapité, les mains attachées l'une à l'autre. Hani appelait le peuple de Murad, dont il était le chef et le porte-parole, à l'aider. Quand Hani chevauchait, quatre mille hommes en armure des Bani Murad et huit mille hommes à pied l'accompagnaient. Et si les gens de Kinda et d'autres qui avaient conclu un accord avec lui se joignaient à lui, alors trente mille hommes en armes l'accompagneraient. Cependant, personne ne lui répondit lorsque l'heure fut venue, par manque de courage et tromperie.
Shaikh Mufeed raconte que Muhammad bin Ash'as est venu voir Ubaydullah et a intercédé en faveur de Hani en disant : " Tu es au courant de l'honneur que Hani détient dans cette ville ainsi que de sa famille dans la tribu. Son peuple sait que mon compagnon et moi-même l'avons amené en ta présence. Je te demande donc, au nom d'Allah, de me le remettre, car je ne veux pas me mettre à dos les habitants de cette ville. Ubaydullah promit de le faire, mais le regretta plus tard et ordonna immédiatement que Hani soit emmené au marché et décapité. Ils l'emmenèrent au marché, où l'on vendait les moutons, les mains liées l'une à l'autre, tandis qu'il criait : "O Mazhaj ! Il n'y a personne du Mazhaj pour moi aujourd'hui ! Ô Mazhaj ! Où est Mazhaj ? Lorsque Hani sentit que personne ne se manifestait pour l'aider, il retira sa main de la corde et se mit à crier : "N'y a-t-il pas un bâton, un couteau, une pierre ou même un os avec lequel un homme puisse se défendre ? Les gardes se sont jetés sur lui, lui ont attaché les mains et lui ont demandé de tendre le cou (pour qu'ils puissent le décapiter), ce à quoi il a répondu : "Je ne suis pas généreux à cet égard et je ne vous aiderai pas à m'assassiner". Alors Rasheed, un Turc de Ubaydullah, donna un coup d'épée à Hani, lequel tomba à terre, et Hani dit : "C'est vers Allah qu'il faut reculer. Ô Allah ! (C'est vers Ta miséricorde et Ton paradis que je me dirige". Puis un second coup d'épée fut porté, et Hani fut martyrisé. (Que la miséricorde et les bénédictions d'Allah soient sur lui).
Il est écrit dans le Kamil d'Ibn Aseer qu'Abdul Rahman bin Haseen Muradi a un jour rencontré le serviteur turc (qui avait tué Hani) qui voyageait avec Ubaydullah et l'a tué. Abdullah bin Zubayr Asadi a déclaré à propos du meurtre de Hani bin Urwah et de Muslim bin Aqeel (alors que certains l'attribuent à Farazdaq, le poète) : "Si vous ne savez pas ce qu'est la mort, regardez Hani sur la place du marché et le fils d'Aqeel, un héros dont le visage était couvert des blessures infligées par l'épée, et un autre qui est tombé raide mort du toit ; la colère d'Ibn Ziyad les a foudroyés tous les deux, et ils sont devenus des légendes pour tous les voyageurs qui empruntent la route, Vous voyez un cadavre décapité dont la couleur de la mort a changé, et son sang coulait abondamment comme une rivière, un jeune homme qui était plus timide qu'une jeune femme, était plus incisif qu'une épée à tranchant vif, est-ce qu'Asma chevauche en toute sécurité une monture qui se déplace au pas, tandis que Mazhaj l'exhorte à se venger, et Murad erre autour de lui ? Si vous ne vengez pas (la mort) de vos deux maîtres, vous êtes des fils illégitimes, humbles et dégradés. Ubaydullah envoya les deux têtes de Muslim et de Hani à Yazid, qui lui envoya une lettre de remerciement comme suit : "J'ai appris que Hussain se dirigeait vers l'Irak. Déployez des gardes sur les routes, rassemblez des provisions et restez vigilants. Emprisonnez et détenez les gens douteux et tuez ceux qui vous combattent."
Un Irshad affirme que Yazid a dit,
"Et arrêtez les gens sur la base de soupçons et tuez les accusés, puis tenez-moi au courant de ce qui se passe. Mas'oodi dit que Muslim bin Aqeel s'est révolté à Koufa le mardi 8 du mois de Zilhaj 60 de l'Hégire, jour où l'imam Hussain a quitté La Mecque pour se rendre à Koufa, et qu'il a été martyrisé le mercredi 9 du mois de Zilhaj, c'est-à-dire le jour de l'Arafah. Ubaydullah ordonna alors que le corps de Muslim soit pendu et que sa tête soit envoyée à Damas. Ce fut le premier corps des Bani Hashim à être pendu à la porte de la ville et la première tête à être envoyée à Damas.
Dans le Maqtal de Shaikh Fakhruddin, il est dit que les corps de Muslim et de Hani ont été traînés sur le marché. Lorsque les membres de la tribu de Mazhaj en furent informés, ils montèrent à cheval et se battirent avec eux jusqu'à ce qu'ils leur enlèvent les corps de Muslim et de Hani. Ils leur donnèrent ensuite un bain, les enveloppèrent dans un linceul et les enterrèrent. Que la miséricorde d'Allah soit sur eux et que la colère d'Allah s'abatte sur leurs assassins, une colère sévère.
Bibliography
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- ʿArīb, Tabari continuatus, 62
- Abu Hanifa al-Dīnawarī, al-Ak̲h̲bār al-ṭiwāl, 247 ff., 250-2, 255, 259, 260
- Yaʿḳūbī, Historiae, ii, 287-9
- Mubarrad, Kāmil, ed. Wright, 71 ff. (Cairo 1376/1956, i, 123 f.)
- ʿIḳd ed. A. Amīn etc., Cairo, i, 160 f., ii, 378 f.
- Masʿudi, Murūd̲j̲, v, 135 f., 140 f.
- Abu ’l-Farad̲j̲ al-Iṣfahānī, Maḳātil al-Ṭālibiyyīn, ed. Ṣaḳr, Cairo 1368/1949, 97-100, 108
- idem, Ag̲h̲ānī 1, xiii, 37, xiv, 98
- Ibn ʿAsākir, al-Taʾrīk̲h̲ al-kabīr, Damascus 1329-32, iv, 336 f.
- Ibn Badrūn, S̲h̲arḥ Kaṣīdat Ibn ʿAbdūn, ed. Dozy, Leiden 1846, 162 f.
- Ibn al-At̲h̲īr, iv, 19-24, 29 f., 54, 188
- Bayyāsī, K. al-Iʿlām bi-’l-ḥurūb fī ṣadr al-Islām, ms. Cairo, ii, 31, 32, 33
- Fak̲h̲rī, ed. Derenbourg, 159 f.
- D̲h̲ahabī, Taʾrīk̲h̲, ms. Bodl., fol. 20 v
- Ibn Kat̲h̲īr, Bidāya, Cairo 1348-55, viii, 153, 154, 168
- Muḥsin al-Amīn al-Hussainī al-ʿĀmilī, Aʿyān al-s̲h̲ī ʿa, viii, Beirut 1367/1948, 199-202, 208 f.
- ʿAbd al-Razzāḳ al-Mūsawī al-Muḳram, al-S̲h̲ahīd Muslim b. ʿAqil, Nad̲j̲af 1369/1950, 129-34, 138 f., 147-53
- F. Wüstenfeld, Der Tod des Husein ben ʾAlí und die Rache, Ein historischer Roman..., Göttingen 1883 (Abh. der K. Ges. der Wiss. zu Göttingen, xxx), 31-7, 43 f., 46
- J. Wellhausen, Die religiös-politischen Oppositionsparteien, Berlin 1901, 61, 62-4
- H. Lammens, Le califat de Yazîd I er , 144, in the reprint (= MFOB, v, 142). The poems are also in The Naqāʾiḍ of Jarīr and al-Farazdaq, ed. Bevan, 246
- Ṭād̲j̲ al-ʿarūs, iii, 359.
Source
- Encyclopaedia of Islam, Second Edition
- Shaykh 'Abbas Qummi , Nafasul Mahmum; Relating to the heart rending tragedy of Karbala'