« Chahardah Ma'sum » : différence entre les versions

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pourrait être pensé que le classement des infaillibles en tant que quatorze était rétrospectif et postérieur à l'occultation du douzième Imam, et il est certainement vrai qu'un certain laps de temps s'est écoulé entre la mort du onzième Imam, Hasan al-‘Askari, en 260/873 et l'émergence d'un consensus selon lequel la lignée imamite avait été complétée avec l'occultation de son fils nourrisson, le douzième Imam.<ref>Sachedina, pp. 42ff</ref> Cependant, des matériaux existaient déjà dans la tradition chiite qui parlaient uniquement de douze Imam, de sorte que la cristallisation de la croyance en une lignée de douze n'était pas excessivement problématique.<ref>Kohlberg, pp. 529-33</ref> L'infaillibilité du Prophète, ‘Ali, Hasan et Hussein, ainsi que de neuf descendants non nommés de Hussein, est attestée dans une tradition attribuée au Prophète.<ref>Majlesi, 1384, XXV, p. 201</ref> Dans une autre tradition, où le Prophète s'adresse à Salman, les neuf sont nommés explicitement, et mention de Fatima est également incluse.<ref>ibid., pp. 6-7</ref> La même tradition affirme que le Prophète, Fatima et les Douze Imams ont été créés à partir de lumière, « avant la création de la création ». En relation avec cette origine lumineuse des Chahardah Ma'sum, l'interprétation du Verset de la Lumière (24:35) et de presque toutes les références coraniques à la lumière, les évoque.<ref>ibid., XXIII, pp. 304-48, XXVI, pp. 242-43; Shirazi, pp. 209-11</ref> Selon Ja’far al-Sadiq, la création des Chahardah Ma’sum à partir de lumière a précédé celle de tous les autres êtres de quatorze mille ans<ref>Majlesi, 1384, XX, pp. 15-16</ref>. D'autres traditions parlent des Chahardah Ma’sum étant façonnés à partir de « glaise céleste », « glaise blanche », « glaise sous le Trône » et « glaise du Trône »<ref>ibid., XX, pp. 15-16, XXV, pp. 8-12</ref>. On considère que la succession des Chahardah Ma’sum sur terre reflète l'ordre dans lequel ils ont répondu, dans la prééternité, à la question divine, « Ne suis-je pas votre Seigneur ? »<ref>Koran 7:172</ref>, et la lignée de descendance les reliant est considérée comme un signe visible de leur origine commune en tant que substance lumineuse unique.<ref>Corbin, 1971-72, I, p. 68</ref> Même le sperme à partir duquel ils ont grandi était d'origine ultimement céleste.<ref>Majlesi, 1384, XX, p. 38</ref>
pourrait être pensé que le classement des infaillibles en tant que quatorze était rétrospectif et postérieur à l'occultation du douzième Imam, et il est certainement vrai qu'un certain laps de temps s'est écoulé entre la mort du onzième Imam, Hasan al-‘Askari, en 260/873 et l'émergence d'un consensus selon lequel la lignée imamite avait été complétée avec l'occultation de son fils nourrisson, le douzième Imam.<ref>Sachedina, pp. 42ff</ref> Cependant, des matériaux existaient déjà dans la tradition chiite qui parlaient uniquement de douze Imam, de sorte que la cristallisation de la croyance en une lignée de douze n'était pas excessivement problématique.<ref>Kohlberg, pp. 529-33</ref> L'infaillibilité du Prophète, ‘Ali, Hasan et Hussein, ainsi que de neuf descendants non nommés de Hussein, est attestée dans une tradition attribuée au Prophète.<ref>Majlesi, 1384, XXV, p. 201</ref> Dans une autre tradition, où le Prophète s'adresse à Salman, les neuf sont nommés explicitement, et mention de Fatima est également incluse.<ref>ibid., pp. 6-7</ref> La même tradition affirme que le Prophète, Fatima et les Douze Imams ont été créés à partir de lumière, « avant la création de la création ». En relation avec cette origine lumineuse des Chahardah Ma'sum, l'interprétation du Verset de la Lumière (24:35) et de presque toutes les références coraniques à la lumière, les évoque.<ref>ibid., XXIII, pp. 304-48, XXVI, pp. 242-43; Shirazi, pp. 209-11</ref> Selon Ja’far al-Sadiq, la création des Chahardah Ma’sum à partir de lumière a précédé celle de tous les autres êtres de quatorze mille ans<ref>Majlesi, 1384, XX, pp. 15-16</ref>. D'autres traditions parlent des Chahardah Ma’sum étant façonnés à partir de « glaise céleste », « glaise blanche », « glaise sous le Trône » et « glaise du Trône »<ref>ibid., XX, pp. 15-16, XXV, pp. 8-12</ref>. On considère que la succession des Chahardah Ma’sum sur terre reflète l'ordre dans lequel ils ont répondu, dans la prééternité, à la question divine, « Ne suis-je pas votre Seigneur ? »<ref>Koran 7:172</ref>, et la lignée de descendance les reliant est considérée comme un signe visible de leur origine commune en tant que substance lumineuse unique.<ref>Corbin, 1971-72, I, p. 68</ref> Même le sperme à partir duquel ils ont grandi était d'origine ultimement céleste.<ref>Majlesi, 1384, XX, p. 38</ref>


== Cosmology and Significance ==
== Cosmologie et Signification" ==
There was evidently a tendency to believe in God’s delegation (tafwiz) of the task of creation to the Chahardah Ma’sum, since Majlesi finds it necessary to denounce the belief.<ref>ibid., XXV, pp. 328ff.</ref> However, the Fourteen Inerrant Ones are said to have witnessed creation<ref>ibid., XXV, pp. 339-41</ref>, and a tradition attributed to Muhammad al-Baqir, the Fifth Imam, proclaims, « We [the Imams or the Chahardah Ma’sum] are the means (sabab) for the creation of creation ».<ref>ibid., XX. p. 20</ref> There is general agreement among Shi’ite authorities that all fourteen are superior to the rest of creation, including even the major prophets.<ref>ibid., XXVI, pp. 267-319</ref> The cosmic functions of the Chahardah Ma’sum were much elaborated by the theosophers of the Safavid (<nowiki>http://www.iranicaoline.org/articles/safavids</nowiki>) periods. Mola Sadra (d. 1050the 1640) intergrated the Chahardah Ma’sum into Avicennan cosmology, enabling them to replace the Active Intelligences (al-‘aql am-fa’’al) as the ontological causes of existence.<ref>Nasr, p. 58</ref> Qazi Sa’id Qomi (d.1103/1691) designated them as a “supernatural humanity” (bashar al-‘awali), eternally gathered around the Throne in their essential beings.<ref>Corbin, I, p. 98</ref> It can be said that the French scholar Henry Corbin has both reflected and continued this Safavid tradition, with his frequent evocation of the « the pleroma of the Fourteen Immaculate Ones » as divine epiphanies manifest at every level of being ( numerous references in En Islam iranien and other works)
Il y avait manifestement une tendance à croire en la délégation de Dieu (tafwiz) de la tâche de la création aux Chahardah Maʿsum, puisque Majlesi juge nécessaire de dénoncer cette croyance.<ref>ibid., XXV, pp. 328ff.</ref> Cependant, on dit que les Quatorze Infaillibles ont été témoins de la création<ref>ibid., XXV, pp. 339-41</ref>, et une tradition attribuée à Muhammad al-Baqir, le Cinquième Imam, proclame : « Nous [les Imams ou les Chahardah Maʿsum] sommes le moyen (sabab) pour la création de la création ».<ref>ibid., XX. p. 20</ref> Il y a un accord général parmi les autorités chiʿites selon lequel les quatorze sont supérieurs au reste de la création, y compris même aux grands prophètes.<ref>ibid., XXVI, pp. 267-319</ref> Les fonctions cosmiques des Chahardah Maʿsum ont été largement développées par les théosophes de la période [https://www.iranicaonline.org/articles/safavids safavide]. Molla Sadra (m. 1050/1640) a intégré les Chahardah Maʿsum dans la cosmologie avicennienne, leur permettant de remplacer les Intelligences Actives (al-ʿaql al-faʿʿal) en tant que causes ontologiques de l'existence.<ref>Nasr, p. 58</ref> Qazi Saʿid Qomi (m. 1103/1691) les a désignés comme une « humanité supérieure » (bashar al-ʿawali), éternellement rassemblée autour du Trône dans leur être essentiel<ref>Corbin, I, p. 98</ref>. On peut dire que le savant français Henry Corbin a à la fois reflété et continué cette tradition safavide, avec sa fréquente évocation du « plérôme des Quatorze Immaculés » en tant qu'épiphanies divines se manifestant à chaque niveau de l'être (de nombreuses références dans En Islam iranien et autres œuvres)."


== In Popular Piety ==
== In Popular Piety ==

Version du 4 août 2023 à 18:17

Chahardah Ma'sum, les quatorze figures infaillibles ou immaculées vénérées par les chiites comprennent le prophète Muhammad, sa fille Fatima et les douze imams. Selon le concept théologique de 'isma, tous les rae sont considérés comme infaillibles. La 'isma est communément définie comme une bonté (lutf) accordée par Dieu qui n'entraîne pas l'incapacité de commettre des actes de désobéissance.

'Isma

Le Nombre de Quatorze

pourrait être pensé que le classement des infaillibles en tant que quatorze était rétrospectif et postérieur à l'occultation du douzième Imam, et il est certainement vrai qu'un certain laps de temps s'est écoulé entre la mort du onzième Imam, Hasan al-‘Askari, en 260/873 et l'émergence d'un consensus selon lequel la lignée imamite avait été complétée avec l'occultation de son fils nourrisson, le douzième Imam.[1] Cependant, des matériaux existaient déjà dans la tradition chiite qui parlaient uniquement de douze Imam, de sorte que la cristallisation de la croyance en une lignée de douze n'était pas excessivement problématique.[2] L'infaillibilité du Prophète, ‘Ali, Hasan et Hussein, ainsi que de neuf descendants non nommés de Hussein, est attestée dans une tradition attribuée au Prophète.[3] Dans une autre tradition, où le Prophète s'adresse à Salman, les neuf sont nommés explicitement, et mention de Fatima est également incluse.[4] La même tradition affirme que le Prophète, Fatima et les Douze Imams ont été créés à partir de lumière, « avant la création de la création ». En relation avec cette origine lumineuse des Chahardah Ma'sum, l'interprétation du Verset de la Lumière (24:35) et de presque toutes les références coraniques à la lumière, les évoque.[5] Selon Ja’far al-Sadiq, la création des Chahardah Ma’sum à partir de lumière a précédé celle de tous les autres êtres de quatorze mille ans[6]. D'autres traditions parlent des Chahardah Ma’sum étant façonnés à partir de « glaise céleste », « glaise blanche », « glaise sous le Trône » et « glaise du Trône »[7]. On considère que la succession des Chahardah Ma’sum sur terre reflète l'ordre dans lequel ils ont répondu, dans la prééternité, à la question divine, « Ne suis-je pas votre Seigneur ? »[8], et la lignée de descendance les reliant est considérée comme un signe visible de leur origine commune en tant que substance lumineuse unique.[9] Même le sperme à partir duquel ils ont grandi était d'origine ultimement céleste.[10]

Cosmologie et Signification"

Il y avait manifestement une tendance à croire en la délégation de Dieu (tafwiz) de la tâche de la création aux Chahardah Maʿsum, puisque Majlesi juge nécessaire de dénoncer cette croyance.[11] Cependant, on dit que les Quatorze Infaillibles ont été témoins de la création[12], et une tradition attribuée à Muhammad al-Baqir, le Cinquième Imam, proclame : « Nous [les Imams ou les Chahardah Maʿsum] sommes le moyen (sabab) pour la création de la création ».[13] Il y a un accord général parmi les autorités chiʿites selon lequel les quatorze sont supérieurs au reste de la création, y compris même aux grands prophètes.[14] Les fonctions cosmiques des Chahardah Maʿsum ont été largement développées par les théosophes de la période safavide. Molla Sadra (m. 1050/1640) a intégré les Chahardah Maʿsum dans la cosmologie avicennienne, leur permettant de remplacer les Intelligences Actives (al-ʿaql al-faʿʿal) en tant que causes ontologiques de l'existence.[15] Qazi Saʿid Qomi (m. 1103/1691) les a désignés comme une « humanité supérieure » (bashar al-ʿawali), éternellement rassemblée autour du Trône dans leur être essentiel[16]. On peut dire que le savant français Henry Corbin a à la fois reflété et continué cette tradition safavide, avec sa fréquente évocation du « plérôme des Quatorze Immaculés » en tant qu'épiphanies divines se manifestant à chaque niveau de l'être (de nombreuses références dans En Islam iranien et autres œuvres)."

In Popular Piety

The Chahardah Ma’sum are collectively present at the level of popular piety in the formula that invoke divine blessings on all of them by name and that are known generically as ziarat-e jame’a.[17] Dreams and visions of the Chahardah Ma’sum are sometimes encountered in Shi’ite biographies; particularly remarkable, perhaps, was the vision seen by Haydar Amoli in the sky over Baghdad, with the Fourteen figures arranged diagrammatically around a square[18]. It remains to add that the Chahardah Ma’sum are venerated by the nominally Shi’ite Bektashi order of dervishes (q.v), who add a second series of fourteen, consisting of various offspring of the Imams, to yield the numerologically significant total of twenty-eight.[19]

Bibliography

  • J. K. Birge, The Bektashi Order of Dervishes, London, 1937.
  • H. Corbin, En Islam iranien, 4 vols., Paris, 1971-72.
  • Idem, Corps spirituel et Terre céleste, new ed., Paris, 1979 (s.v. index “Quatorze Immaculés”).
  • E. Kohlberg, “From Imāmiyya to Ithnā-ʿAshariyya,” BSOAS 39, 1976, pp. 521-34.
  • W. Madelung and E. Tyan, “ʿIṣma,” in EI2. Muhammad-Baqir Majlesi, ʿAyn al-ḥayāt, Tehran, 1347 Š./1968, pp. 101-02.
  • Idem, Jalāʾ al-ʿoyūn dar zendagī wa maṣāʾeb-e Chahardah Maʿsum, Tehran, n.d.
  • Idem, Beḥār al-anwār, 102 vols., Tehran, 1384/1964.
  • M. Mossa, Extremist Shiʿites. The Ghulat Sects, Syracuse, N.Y., 1988, p. 108.
  • Shaikh ʿAbbās Qomī, Mafātīḥ al-jenān, Tehran, 1340 Š./1961.
  • Idem, Safīnāt al-beḥār, Tehran, 1355 Š./1963; II, pp. 201-02.
  • S. H. Nasr, Sadr al-Din Shirazi and His Transcendent Theosophy, Tehran, 1978.
  • A. A. Sachedina, Islamic Messianism. The Idea of the Mahdi in Twelver Shi’ism, Albany, N.Y., 1981.
  • Ṣ. Šīrāzī, Ahl al-Bayt fi’l-Qorʾan, Beirut, 1400/1979.

Source

References

  1. Sachedina, pp. 42ff
  2. Kohlberg, pp. 529-33
  3. Majlesi, 1384, XXV, p. 201
  4. ibid., pp. 6-7
  5. ibid., XXIII, pp. 304-48, XXVI, pp. 242-43; Shirazi, pp. 209-11
  6. Majlesi, 1384, XX, pp. 15-16
  7. ibid., XX, pp. 15-16, XXV, pp. 8-12
  8. Koran 7:172
  9. Corbin, 1971-72, I, p. 68
  10. Majlesi, 1384, XX, p. 38
  11. ibid., XXV, pp. 328ff.
  12. ibid., XXV, pp. 339-41
  13. ibid., XX. p. 20
  14. ibid., XXVI, pp. 267-319
  15. Nasr, p. 58
  16. Corbin, I, p. 98
  17. for examples, see Qomi, 1340, and Corbin, I, pp. 71-73
  18. Corbin, III, pp. 200-08
  19. Birge, pp. 147-48