« Sermon de Zaynab à la Cour de Zayid » : différence entre les versions

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Le Sermon de Zaynab à la Cour de Zayid est un discours prononcé par Zaynab après que la caravane des captifs a été emmenée à la cour de Yazid. Ce sermon ainsi que le sermon de l'Imam Sajad ont laissé une grande impression sur l'audience et ont tourné la réunion en faveur d'Ahl al-Bayt.

Dans la Cour de Yazid[modifier | modifier le wikicode]

Tant Ibn Nama que Ibn Tawoos rapportent que Yazid a récité les vers suivants d'Ibn az-Zubari :

J'aurais souhaité que mes ancêtres à Badr aient été témoins

Comment les Khazraj sont agacés par les épines,

Ils auraient glorifié et unifié Allah,

Puis ils auraient fait le témoignage de foi (tahleel) et auraient dit dans l'allégresse :

"Que tes mains, ô Yazid, ne soient jamais paralysées !"

Nous avons tué les maîtres de leurs chefs

Et nous l'avons égalé à Badr, et cela fut vraiment ainsi,

Hashim a joué avec le pouvoir, et il n'y eut aucune nouvelle ni révélation révélée.

Je n'appartiens pas à Khandaf si je ne cherche pas

À me venger des enfants d'Ahmed

Pour ce qu'il nous avait fait.

Après la récitation de ce poème, Zaynab se leva et prononça un sermon.

Le Sermon[modifier | modifier le wikicode]

Louanges à Allah, Seigneur des mondes ! Et bénédictions d'Allah sur Son Messager et toute sa descendance ! Comme Allah, le Glorieux, l'a dit : 'Puis, les conséquences funestes ont été le sort de ceux qui ont commis des méfaits, car ils traitaient de mensonges les signes d'Allah et se moquaient d'eux.'[1]

Ô Yazid ! Maintenant que vous avez fermé les chemins de la terre et l'horizon des cieux devant nous, et nous avez emmenés comme des captifs, croyez-vous que nous sommes dégradés aux yeux d'Allah alors que vous êtes chers à Ses yeux ? Alors que vous avez acquis une position éminente et élevée auprès d'Allah à cause de cela ? Vous nous méprisez et vous devenez arrogant, satisfait, et vous vous réjouissez que le monde se tourne vers vous ? Vous supposez que votre tâche est organisée, alors que votre souveraineté et votre royaume vous plaisent ? Peu à peu, vous semblez avoir oublié les paroles d'Allah, le Puissant, le Sublime : 'Que les incrédules ne comptent point que l'octroi d'un délai que Nous leur accordons est un bien pour eux. Nous ne leur accordons un délai que pour qu'ils augmentent leurs péchés. Et pour eux un châtiment avilissant.'[2]

Est-ce là la coutume de la justice que vous enfermiez vos femmes et servantes derrière des voiles, alors que vous capturez et exposez les filles du Prophète d'Allah ? Vous arrachez leurs voiles et les laissez ouvertes, tandis que leurs ennemis les exhibent d'une ville à l'autre, et que les habitants de chaque ruisseau et de chaque ville les aperçoivent ? Et tous, intimes et non intimes, les regardent, ainsi que les nobles et les gens du commun, lorsque ces femmes sont sans leurs hommes ou leur soutien ? Quelle vigilance peut-on attendre de ceux qui ont dévoré le foie des vertueux et dont la chair est apparue (en les consommant) du sang des martyrs ? Comment pourriez-vous diminuer votre envie à notre égard, nous, la famille du Prophète, vous qui nous regardez avec un regard empreint d'arrogance, d'hostilité et de ressentiment ? Et vous déclarez hardiment que 'les gens m'auraient acclamé et dit : Ô Yazid, que tes mains ne s'engourdissent jamais !'Puis, vous vous tournez vers les dents d'Abu Abdullah, le Maître des jeunes du Paradis, et vous les frappez avec le bâton de votre main ? Alors, pourquoi ne le diriez-vous pas ? Vous avez envoyé la blessure jusqu'à sa racine, et vous avez arraché les origines en versant le sang de la descendance de Muhammad et des étoiles de la terre parmi les descendants d'Abdul Muttalib. Puis, vous appelez vos ancêtres et dans votre supposition, vous les convoquez ? Très bientôt, vous ferez également face à leur conclusion, et vous souhaiterez alors être paralysé et muet, de sorte de n'avoir jamais prononcé ces mots, ni possédé ce caractère.Ô Seigneur ! Rejette nos droits sur eux et venge-toi de nos oppresseurs, et fais s'abattre Ta colère sur ceux qui ont versé notre sang et tué nos alliés. Par Allah ! Vous avez déchiré votre propre peau et avez déchiqueté votre propre chair, et vous irez en Sa présence avec le lourd fardeau d'avoir versé le sang de la descendance du Prophète et violé la sanctité de sa famille et de ses partisans, dans un lieu où Allah aura réuni leurs dispersés et augmenté la quantité de leurs éparpillés, et présentera leurs droits. 'Et ne considère pas ceux qui ont été tués dans le sentier d'Allah, comme morts. Au contraire, ils sont vivants, auprès de leur Seigneur, bien pourvus.'[3]

Allah est suffisant comme juge pour vous et le Prophète sera votre ennemi, soutenu par Jibra'il. Très bientôt, votre père, qui a établi le royaume pour vous et vous a placé sur les épaules des musulmans, se rendra compte du mal qui attend les oppresseurs.Quel mauvais sort vous avez acquis et quelle armée faible vous possédez. Néanmoins, les circonstances désagréables m'ont amenée à vous parler ; je considère votre statut comme très bas et votre blâme comme grand, et je considère aussi vos railleries comme abondantes. Mais les yeux sont manifestes et les cœurs se déchaînent. Prenez garde ! C'est étonnant que l'armée des nobles d'Allah soit tuée aux mains de l'armée des libres, les satans. Ce sont les mêmes mains qui ont ensanglanté notre sang, et ce sont les mêmes mâchoires qui ont dévoré notre chair. Tandis que ce sont des cadavres chastes et radieux qui sont gardés, encore et encore, par les loups, et les hyènes les couvrent de sable. Et maintenant que vous nous considérez comme du butin, 'c'est pour ce que vous avez commis de vos propres mains (ce que vous avez fait dans votre vie), et que (vraiment) Allah n'est pas injuste envers Ses serviteurs.'[4]

Je me plains à Allah et me repose sur Lui Seul. Vous pouvez donc tendre tous les pièges que vous voulez, prendre toutes les mesures que vous désirez, et vous efforcer autant que vous le souhaitez. Par Allah ! Vous ne pourrez jamais effacer notre souvenir ni chasser notre inspiration du milieu, ni effacer la honte de cet épisode. Votre opinion est erronée, et vos jours sont comptés, tandis que votre groupe est dispersé le jour où le crieur annoncera : 'Attention ! La malédiction d'Allah est sur les injustes.'[5]

Louanges à Allah, le Seigneur des mondes, Qui a mis fin à la félicité dès notre commencement par le pardon, et Qui a[6]

l'Impact[modifier | modifier le wikicode]

Yazid, en réponse à ce discours long et significatif de Zainab, dit : "Les lamentations des femmes affligées sont admirables, mais la mort est facile pour les femmes qui se lamentent."Le discours de Zainab ébranla les fondements mêmes de la cour de Yazid, et les gens commencèrent à discuter entre eux jusqu'à quel point ils avaient été égarés, et dans quelle vallée d'abîme ils avaient été précipités. Yazid n'eut d'autre choix que de faire sortir les femmes de sa cour.Dans la lettre d'Ibn Abbas adressée à Yazid, il est écrit que le pire reproche pour lui était :"Tu as capturé les femmes et les enfants du Prophète d'Allah d'Irak à la Syrie, tu les as pillés et tu as affiché ton pouvoir devant nous pour que les gens puissent le voir ? Tu nous as soumis et dominé la descendance du Prophète d'Allah. Puis, selon toi, tu t'es vengé du sang des infidèles et des méchants de Badr envers ta famille. Puis, tu as révélé ta vengeance cachée et tu as manifesté ton envie semblable au feu dissimulé dans une pierre à briquet. Toi, ainsi que ton père, avez pris l'excuse de la vengeance pour le sang d'Usman.Malheur au Juge du jour du jugement ! Par Allah ! Même si tu échappes au coup de mon épée, tu seras broyé par l'épée de ma langue. Du sable dans ta bouche, ô malfaiteur ! Ô mauvais présage ! Tu es digne de pierres et de reproches. Si aujourd'hui tu as obtenu la victoire sur nous, ne te laisse pas tromper, car demain nous réussirons devant le Juste Souverain, dont le jugement n'est pas contradictoire (avec la vérité). Et très bientôt, Il te plongera dans un état douloureux et te fera quitter ce monde comme un mal inné, privé et coupable. Que ton père ne reste jamais ! Festoie autant que tu le désires, car tes péchés se multiplieront en présence d'Allah."Et la paix soit sur celui qui suit la guidance."[7]

Source[modifier | modifier le wikicode]

  • Yasin T. Al-Jibouri, Karbala and Beyond
  • Shaykh 'Abbas Qummi, Nafasul Mahmum; Relating to the heart rending tragedy of Karbala'

References[modifier | modifier le wikicode]

  1. Surah ar-Room, 30:10
  2. Surah aal-‘Imraan, 3:178
  3. Surah aal-‘Imraan, 3:169
  4. Surah al-Hajj, 22:10
  5. Surah Hud, 11:18
  6. Surah aal-‘Imraan, 3:173
  7. Surah at-Taa-haa, 20:47